La programmation du festival

Rakesh et Ganesh, pêcheurs dans la baie de Bombay, sont liés par un sentiment fraternel qui leur permet de dépasser leurs différends : le premier est attaché à la pêche traditionnelle, quand le second ne jure que par la pêche « moderne ». La précarisation menace pourtant leur mode de vie, et si l’un semble bridé par la tradition, l’autre est confronté aux exigences de la pêche industrielle. L’amitié et l’amour restent les liens les plus solides, qui leur permettent de ramer à contre-courant.

VO :  Koli, Marathi, Hindi / STF

Rakesh and Ganesh are fishermen in the Bay of Bombay. They are tied by a sense of brotherhood, which helps them overcome their differences: the former uses traditional fishing methods and the latter swears by “modern” fishing techniques. Their way of life is threatened by insecurity. Rakesh is curbed by tradition, while Ganesh is up against the requirements of industrial fishing. Love and friendship remain the strongest bonds, allowing them to go against the tide.

Chloé Aïcha Boro nous plonge en immersion dans la cour de sa famille, à Dédougou, au Burkina Faso. Il fallait cette proximité pour s’immiscer dans les discussions familiales concernant les héritages, après le décès de son oncle. S’ensuit une procédure judiciaire, devant les tribunaux, qui rompt avec le droit coutumier et la tradition orale. Ainsi, la cour familiale devient une scène où se joue un avenir incertain et Al Djanat témoigne avec sensibilité des évolutions sociétales au Burkina-Faso.

VO : Bambanan / STF

Chloé Aïcha Boro immerses us in her family’s yard in Dédougou, Burkina Faso. This proximity draws us into the discussions about the estate left by her uncle, the late family patriarch. A legal case is brought before the courts, breaking with the oral tradition and customary rights. Thus, the family backyard becomes the arena where an uncertain future plays out. Al Djanat is a sensitive portrayal of the societal changes taking place in Burkina Faso.

Que se cache-t-il derrière le décor de la politique municipale de Béziers ?

Caméra au poing, Daniel Kupferstein enquête sur les coulisses de la gestion de Robert Ménard et l’on est sidéré de voir le peu de respect accordé à la négociation et à la diplomatie. La clé de voûte de cette politique, c’est la discrimination et la peur. À la rencontre des habitant.e.s, des élu.e.s et des militant.e.s qui interrogent cette gestion municipale, D. Kupferstein nous alerte sur ce que l’extrême droite au pouvoir nous réserve.

VO : Français

What lies behind the town’s municipal policy in Béziers?

Camera in hand, the film goes behind the scenes to investigate how Robert Ménard runs the town. The lack of respect for the notions of negotiation and diplomacy is astounding. The cornerstone of the [mayor’s] policy is fear and discrimination. Daniel Kupferstein meets local people, local councillors and campaigners, who question how the town is being managed, alerting us to what the future holds if the far-right comes to power.

Immersion, contemplation, réflexion. Voici les mots d’ordre du dernier court-métrage de Nicolas Paquet. Caches entremêle plusieurs témoignages sur la pratique de la chasse en caches au Québec. Avec des images calmes et apaisantes en noir et blanc, le réalisateur vient modérer l’avis potentiellement négatif des spectateurs concernant la chasse pour leur permettre de se concentrer sur les ressentis et les expériences que nous font partager les protagonistes. 

VO : Français

In Nicolas Paquet’s latest short film, immersion, contemplation and reflection are of the essence. Caches intertwines several stories about the practice of blind hunting in Quebec. Using calm, peaceful, black-and-white pictures, the filmmaker mitigates the spectator’s potentially negative opinion about hunting, allowing us to concentrate on the feelings and experiences that the protagonists share.

Des jeunes venus des quatre coins du Canada se rassemblent dans une forêt des Laurentides pour faire du cirque social, un mode d’intervention se servant des arts du cirque pour mieux briser l’isolement que peuvent vivre certaines populations marginalisées ou en difficulté. Justine Martin (Oasis, son premier film a été projeté à notre festival de 2023) utilise sa caméra comme le pinceau d’un peintre pointilliste : des petites touches de couleur, des instants de vie composent la toile de ce court-métrage intrigant.

VO: Français

Youth from across Canada gather together in a forest in the Laurentians to take part in a social circus, an operation that uses circus arts to help certain marginalised populations and those in difficulty overcome alienation. Justine Martin’s first film, Oasis, was screened at our festival in 2023. Here, she uses a camera like a pointillist painter’s brush: little touches of colour and moments of life make up the web of this intriguing short film.

Marie-Lise Chouinard alias Cherry est une jeune femme solaire, d’une trentaine d’années, à qui les médecins donnent trois à six mois d’espérance de vie. Elle est soignée à domicile et poursuit ses activités, entourée de ses nombreux amis. « J’ai la chance de savoir que je vais mourir » dit-elle en riant. « Une fois au Paradis, au côté de Dieu dans un monde de couleurs, je pourrai aider les gens sur Terre ». Laurence Gagné-Frégeau nous livre un portrait touchant, empreint d’espoir, d’amitié et de foi.

VO : Français

Marie-Lise Chouinard, alias Cherry, is a radiant young woman of about thirty. The doctors have given her three to six months to live. She is cared for at home and pursues her activities, surrounded by her many friends. “I’m lucky to know that I’m going to die”, she says laughing. “Once I’m in paradise, beside God in a world of colour, I will be able to help people on Earth”. Laurence Gagné-Frégeau presents a touching portrait of friendship and faith, marked by hope.

« Chopin, qui m’a aidé à faire ma vie comme je l’entendais ». Depuis sa ville natale au nord de Montréal, en passant par Varsovie, Paris ou Nohant, Richard Desjardins, musicien, cinéaste et merveilleux conteur nous entraîne à la suite de Frédéric Chopin. Replaçant les œuvres du compositeur dans leur contexte biographique, politique et émotionnel, il nous livre avec finesse un portrait tendre et élégant de celui que George Sand nommait affectueusement Chip Chip.

VO : Français

“Chopin, who helped me lead my life as I saw fit”. From his native town north of Montreal, via Warsaw, Paris and Nohant, Richard Desjardins, musician, filmmaker and marvelous storyteller invites us to follow Frédéric Chopin. He puts the composer’s works back into their biographical, political and emotional context and subtly gives us a tender and elegant portrait of the person George Sand affectionately called Chip Chip.

Avec son écriture souple et texturée, Mariane Béliveau entrelace dans ce film les portraits de trois êtres dont le point commun est le recours à l’injection de drogues et de médicaments. Elle ouvre une fenêtre sur leurs vies, leurs gestes et leurs rituels, éclairant de son regard leurs blessures mais aussi, avec beaucoup de poésie, leurs forces, leur dignité et leur indomptable courage. Des êtres humains qui ne se résument jamais à leur marginalité urbaine et sociale ou à l’expression de certains préjugés.

VO: Français, Anglais / STF

Mariane Béliveau uses versatile, textured writing to intertwine the portraits of three beings with one thing in common: they inject drugs. She opens a window onto their lives, their gestures and their rituals. Her poetic vision highlights their wounds, but also their strengths, their dignity and their indomitable courage. This film is about human beings, who can never simply be qualified by their urban and social marginality or by certain prejudices.

Avec une bouteille jetée dans la rivière (la Salindrenque, bien sûr), les enfants de la classe de CM1/CM2 sont partis au fil de l’eau. Alors que les épisodes cévenols déchaînent leurs flots, alors que le monde qui les entoure déchaîne ses mots, quels messages ont-ils glissés dans la bouteille : la recette du gâteau au chocolat, l’emplacement du trésor, un SOS, un message extraterrestre… ?

VO : Français

After throwing a bottle into the river (the Salindrenque, of course), the children in the class CM1/CM2 followed the watercourse. While the Cévenol weather events unleash their downpours, the world around unleashes words. What messages were slipped into the bottle? A recipe for chocolate cake, the spot marking hidden treasure, an SOS, an extraterrestrial message…?

Ce film, servi par une magnifique photographie noir et blanc, mettant en valeur tour à tour Chicago, ses banlieues et le lac Michigan, nous fait partager le quotidien de quatre « Dreamers », des frères d’origine mexicaine. Selon la législation actuelle, ceux-ci peuvent être expulsés à tout moment. Un document touchant sur des humains vivant dans l’angoisse liée à leur profonde précarité sociale et psychique, qui luttent pour leur vision du « rêve américain » : tout simplement travailler, fonder une famille, construire sa vie.

VO : Anglais, Espagnol

This film highlights Chicago, its suburbs and Lake Michigan in turn, with a magnificent black and white photography as the backdrop. We share the daily lives of four “Dreamers,” brothers of Mexican origin. They can be deported at any time under current legislation. This moving documentary is about humans living in fear. Their fear is linked to their profound social and psychological insecurity. They are struggling to achieve their vision of the “American dream,” which is quite simply: to work, have a family and build their lives.   

Aghilas, un jeune algérien, est rongé par une vie qui ne lui offre plus rien dans son pays natal. La perspective d’un ailleurs le poussera lui et un groupe de harraga à accomplir une dangereuse traversée.

VO : Français, Arabe / STF

Aghilas, a young Algerian, is consumed by a life that offers him nothing in his native country. The prospect of an elsewhere will push him and a group of harraga to accomplish a dangerous crossing.

De la petite sirène tourmentée à la femme épanouie qu’elle est aujourd’hui, Gigi nous raconte son parcours de transition avec humour et sensibilité.

VO: Français

From the tormented little mermaid to the fulfilled woman she is today, Gigi tells us about her gender
transition with humor and sensitivity.

« La première victime dans cette guerre, c'est la vérité ».

Entremêlant l'épique et l'intime, de manière émouvante, Pierre Carles nous éclaire sur l'incroyable trajectoire des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), depuis leur lutte vieille de soixante ans contre l'État colombien jusqu’à leur récent désarmement marqué par le retour des combattants à la vie civile et la transformation du mouvement en parti politique.

VO : Espagnol, Français / STF

“The first victim in this war is truth”

With a moving combination of epic and personal [stories], Pierre Carles sheds light on the incredible trajectory of the Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC), since their 60 year struggle against the Colombian state to their recent disarmament, which was marked by the return of combatants to civilian life and the movement’s transformation into a political party.

Lors de la prise de villages yézidis au Kurdistan par les troupes de Daech, des milliers de femmes sont enlevées, violées par les combattants et réduites au statut d’esclaves sexuelles. Certaines d'entre elles tombent enceintes et reviennent dans leur communauté qui refuse d’intégrer et d’élever les enfants des jihadistes. Ainsi, le film suit le combat d’Ana, et à travers elle, de ces femmes yézidies qui refusent d’être séparées de leurs enfants et qui vont tout tenter pour les retrouver.

VO : kurde, anglais, arabe / STF

When Daesh troops capture the Yezidi villages in Kurdistan, thousands of women are kidnapped, raped by combatants and reduced to the status of sex slaves. Some of them become pregnant. When they return, their community refuses to integrate and raise the jihadists’ children. The film follows Ana’s fight, and through her, the combat of Yezedi women, who refuse to be separated from their children and try everything to find them.

Antonio Fischetti, journaliste scientifique pour Charlie Hebdo, qui a échappé à l’attentat du 7 janvier 2015 réalise un film, qu’il qualifie de « quête psychanalytique déjantée », pour « redonner sens à [sa] vie fragmentée par ce drame ». Il y questionne notamment le pouvoir des images liées au sexe et à la religion, des thèmes qui sont au cœur de Charlie et nous rappelle aussi l’importance de continuer le combat pour la liberté de la presse. Des questions graves traitées avec une certaine légèreté.

VO : Français

Antonio Fischetti, a scientific journalist for Charlie Hebdo, who escaped the attack on the 7^th January 2015, has made a film that he describes as “a whacky psychoanalytical quest” to “give some meaning to [his] life, which was shattered by the tragedy”. He questions the power of images linked to sex and religion, central themes in Charlie and also reminds us of the importance of continuing the fight for the freedom of the press. Serious issues, which are tackled with a certain lightness.

« Comment donner un visage à l’absence ? »

Paul-Claude Demers réalise ici un film d’amour ; amour de son enfant, de ses pères adoptif et biologique, de la photo et du cinéma. Il y célèbre aussi l’écriture, la lumière et le vent. Comme Philip dans le film de Wim Wenders, Alice dans les villes, il se sent seul, vide, comme exilé. Alors il tisse des liens fragiles entre les mots, les sons et les images, explorant la crise qu’il traverse lorsque sa fille accompagne définitivement sa mère à Berlin.

VO: Français

“How do you put a face on absence?”

Paul-Claude Demers has made a film about love: the love of his child, of his adopted and biological fathers, of photography, light and wind. Like Philip in Wim Wenders’ film, Alice in the Cities, he feels alone, empty, like an exile. He weaves fragile links between words, sounds and pictures, exploring the crisis that he goes through when his daughter accompanies her mother to Berlin permanently.

Des groupes d’individus se croisent sur une île de 250 km carrés et tentent de survivre dans un cadre post-apocalyptique - une île et des personnages issus de tous horizons, totalement virtuels. Les trois réalisateurs, dont les avatars figurent une équipe de tournage, se sont immergés dans ce jeu en ligne pour enquêter sur les motivations, les fantasmes des joueurs en ligne. Ils offrent un film fascinant inscrit dans les grands questionnements sur le rapport entre virtuel et réel.

VO : Anglais / STF

Groups of individuals cross paths on an island of 250 km² and try to survive in a post-apocalyptic setting – an island and people from all walks of life that are totally virtual. The three filmmakers, whose avatars feature as a film crew, immersed themselves in this online game to investigate the motivations and fantasies of online gamers. Their fascinating film raises the major issues about the relationship between the real and the virtual.

Au Rwanda, lors du génocide de 1994, nombre de Hutus sont entraînés dans le meurtre de leurs proches et voisins Tutsis, avec qui ils vivaient jusque-là. Lorsque cessent les atrocités, un silence terrible tombe sur le pays. Puis, ceux qui étaient enfants, devenus de jeunes adultes, veulent comprendre. Comment dire l’indicible ? Dans les familles, un peu partout on s’efforce de libérer la parole. Le très beau film de Sarah Mallegol tente de jeter un pont entre les acquis de la vie d’avant le génocide et une humanité retrouvée.

VO : Kinyarwanda, Français / STF

In Rwanda, during the genocide in 1994, many Hutus were involved in murdering their Tutsi neighbours and loved ones, the people they had lived with until then. After the atrocities, a terrible silence fell on the country. The children at the time, now young adults, want to understand what happened. How can the unutterable be described? In families all over, people endeavour to speak out. Sarah Mallegol’s beautiful film tries to build a bridge between what was taken for granted before the genocide and a new humanity.

En mai 2017, Jérôme Laronze, éleveur bovin de Saône-et-Loire, est abattu par les gendarmes alors qu’il tentait de fuir au volant de sa voiture. Il avait 36 ans. Revenu sur les lieux, Olivier Bosson a rencontré amis et voisins, et avec eux a cherché à reconstituer le fil des évènements qui ont conduit à la mort de l’éleveur. Il en résulte un film singulier dans lequel des acteurs amateurs incarnent les différents protagonistes de l’histoire.

VO : Français

In May 2017, Jérôme Laronze, a cattle farmer, was shot dead by gendarmes while attempting to flee in his car. He was 36 years old. Revisiting the scenes, Olivier Bosson, met friends and neighbours. Together, they attempt to reconstitute the sequence of events that led to the farmer’s death. The result is a singular film, in which amateur actors play the different protagonists involved.

"C’est un film qui commence là où le documentaire finit. Les animaux sont des acteurs privilégiés. Avant que l’homme n’apparaisse, ils ont peuplé nos rêves : les animaux sont notre mémoire noire. Ils nous rappellent le temps ancien où nous bougions encore comme eux. J’ai filmé une fête spontanée dans laquelle la réflexion n’a, pour une fois, aucune part", dit Frédéric Rossif de son film, La Fête Sauvage.

VO : Français

"It is a film that starts where the documentary film ends. Animals are privileged protagonists. Before the emergence of Man, they filled our dreams: animals are our dark memory. They remind us of ancient times, when we still moved like them. "I filmed a spontaneous party, where for once, thought played no part”, says Frédéric Rossif about his film, La Fête Sauvage.

Un peuple et un paysage : dans un climat de violence en marge de toute légalité, des entreprises internationales exploitent le sous-sol mexicain, utilisant des gangs pour terroriser les habitants récalcitrants. Le film va à la rencontre de ceux qui ont dû abandonner leur terre, résistant en dépit des leaders assassinés. Plus qu’un documentaire sur un drame humain, le film dont la puissance des images est orchestrée par une bande son envoûtante, est une épopée pour la défense des droits des peuples autochtones.

VO : Espagnol / STF

A people, a landscape: in a climate of violence on the fringes of legality, international companies are exploiting the Mexican subsoil, using gangs to terrorise recalcitrant locals. The film meets the people who had to abandon their land, but who resist despite the fact that their leaders have been killed. The film is more than a documentary about a human tragedy. The power of the images and its mesmerising soundtrack make it an epic tale for the defence of indigenous people’s rights.

Troisième volet d'un triptyque sur les unités intra-hospitalières, pôle Paris centre, ce film est constitué d’une série de saynètes rapportant les interventions d’une équipe de soignants volontaires chez des habitués du centre de jour l’Adamant, pour y effectuer divers travaux de bricolage. Filmés sur le vif, les échanges autour des problèmes à résoudre engendrent une spontanéité cocasse et poétique, significative de la condition humaine confrontée à l’existence matérielle.

VO : Français

The film is the third part in a triptych on intra-hospital units at the central hub in Paris. Composed of a series of sketches, it records a team of voluntary carers as they do various DIY jobs on their home visits to people, who are regulars at a day centre, the Adamant. The exchanges about the problems that need solving are filmed directly, giving the film a quirky and poetic spontaneity, marked by the human condition in the face of our material existence.   

Je voulais réaliser un film qui soit une expérience pour le spectateur, que chaque image se découvre dans une sorte de tremblement. » David Yon, réalisateur

Un homme et un enfant marchent dans la garrigue algérienne, une lumière chancelante éclaire leur visage… Les dialogues nous disent que le lien social a été déchiré... Une guerre civile sans doute :

- « Entre nous il y avait de la douceur… Il y avait une vision dans la fratrie. Aujourd’hui, on ne se rencontre plus… Notre temps est sec ! »

VO : Arabe / STF

I wanted to make a film that was an experience for the spectator, where every picture is uncovered in a kind of tremor.” David Yon, filmmaker.

A man and a child are walking in the Algerian scrub, a wavering light illuminates their faces. The dialogues tell us that the social bond has been shattered. A civil war no doubt: “There was gentleness between us… there was a fraternal vision. Today, we never meet. The times are arid!

Caméra à l’épaule, Kaouther Ben Hania nous embarque à Tunis pour tenter de découvrir qui se cache derrière le mythe du Challat. On se retrouve plongés dans une ville où la culture patriarcale persiste ; pour beaucoup, les actions du « balafreur » servent la communauté. La réalisatrice ne cherche pas seulement à démasquer le coupable, elle veut comprendre les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte. Au-delà d’une enquête sur un fait divers, le film devient un documentaire féministe.

VO : Arabe (STF)

With a camera on her shoulder, Kaouther Ben Hania takes us to Tunis in an attempt to find out who is hiding behind the Challat myth. We are plunged into a city where a patriarchal culture persists. Many think that “the slasher” and his actions serve the community. The filmmaker seeks not only to unmask the perpetrator, she also wants to understand what drove him to act as he did. The film is more than an investigation into a news item, it is a feminist documentary.

« Relève-toi et continue, recommence, continue, va au bout de ton rêve. ». Vitali.

Marie Ka, remarquable documentariste et Vadim Moiseenko, fixeur et plasticien, nous livrent l’essence de trois ans de rencontres, entre 2016 et 2019, à Krymskaya, village ukrainien en bordure de la ligne de front. Soldats, enfants et villageois font l’objet de leurs approches attentives, d’où naissent des hymnes à la vie et à l’innocence, au milieu des décombres, des tranchées ou du bruit des combats.

VO : Russe, Ukrainien / STF

“Get up and keep going, start again, keep going, go to the end of your dream.” Vitali.

Marie Ka, a remarkable documentary filmmaker, and Vadim Moiseenko, artist and fixer, present a film revealing the essence of three years spent meeting people in a Ukrainian village near the frontline. Between 2016 and 2019, they approached soldiers, children and villagers with sensitivity, thus, generating hymns to life and innocence amid the rubble, in the trenches or with the sound of fighting overhead.

Les doléances formulées sur les ronds-points en 2018 puis dans les mairies, en 2019, ont donné naissance au Grand débat National. Le Président enjoignait alors les maires à ouvrir, dans chaque mairie, un cahier des doléances, ce qui a donné lieu à un nombre impressionnant de contributions, restées dans les tiroirs. Avec F. Dalongeville, maire d’Auger-St-Vincent, Hélène Desplanques part sur les routes de France à la rencontre des contributeurs et collectifs de citoyens qui se battent pour la publication de ces textes.

VO : Français

The grievances expressed at roundabouts in 2018 and then in townhalls in 2019 led to the Great National Debate. The President ordered the mayors to open a register of grievances in every townhall. This drew an impressive number of contributions, which have remained stowed in drawers. With F. Dalongeville, the mayor of Auger-St-Vincent, Hélène Desplanques takes to the road across France to meet the contributors and the citizens’ groups, who are fighting to have the texts published.

Dédé, Michel et Daniel sont réunis avec la complicité de Clémence Davigo non loin de Mercury, le village de Savoie où, une soixantaine d’années plus tôt, ils ont été pensionnaires au centre de redressement « La Belle Étoile ». Ils mettent enfin des mots sur cette période douloureuse dont la responsabilité incombe à l’abbé Garin. Marqués à jamais par les terribles sévices et humiliations subis, ils décident de demander aux autorités religieuses une pleine reconnaissance de ces violences.

VO: Français

With Clémence Davigo’s complicity, Dédé, Michel and Daniel meet not far from Mercury, a village in the Savoy where they were former residents at the correctional home “La Belle Étoile,” 60 years ago. At last, they can put words to the painful period, for which Abbot Garin bears the responsibility. Forever scarred by the terrible brutality and humiliation that they suffered, they decide to petition the religious authorities for the full recognition of the abuses.

Qu’est-ce qui sépare les malades et les non-malades, les valides et les invalides ? Ce sont les questions que pose Marion. À 35 ans, cette artiste est atteinte d’une forme de myopathie, la FSH, une maladie musculaire incurable. Dans ce film, elle guide le spectateur sur le chemin qu’elle a emprunté pour ne plus s’identifier à sa maladie. C’est l’histoire d’une métamorphose où le réel dialogue avec l’imaginaire, et l’art avec le vivant pour composer un hymne à la vie.

VO : Français

What separates those who are sick from those who are not, the disabled from the non-disabled? These are the questions that Marion asks. At 35, the artist suffers from a form of myopathy, FSH, an incurable muscular disease. In this film, she guides the viewer along the path that she has taken to stop seeing herself in terms of her disease. It is the story of a metamorphosis where reality dialogues with the imagination, art with the living. It is a hymn to life.

Inspiré des poèmes et des dessins d’Henri Michaux sur son expérience avec la mescaline, Misérable Miracle explore les limites du langage et de la perception, créant des correspondances entre le son, le sens, le trait et le mouvement.

VO : Français, Anglais / STF

Inspired by the poems and drawings of Henri Michaux about his experience with mescaline, Miserable Miracle explores the limits of language and perception, creating connections between sound, meaning, shapes and movement.

Enfin de la poésie dans ce monde de brutes ! L’inspiration du poète, philosophe (ou « penseur », comme il s’appelle) et essayiste martiniquais Monchoachi est salutaire.

Dans "Monchoachi, la parole sovaj", les paroles et les écrits du poète se joignent aux adages du pêcheur, de l’agriculteur, aux réflexions de tant d’autres voix anonymes qui disent l’Homme et l’environnement comme un tout. Monchoachi s’engage dans cette vision du monde et le film nous restitue le cheminement et la sincérité de sa démarche poétique.

VO : Français, Créole Martiniquais

At last, some poetry in this world of thugs! Martiniquais poet, philosopher (or “thinker”, as he calls himself), and essayist, Monchoachi’s inspiration is salutary.

In "Monchoachi, la parole sovaj", the poet’s words and writing merge with the adages of the fisherman, the farmer and the thoughts of many other anonymous voices, which state that Man and the environment are a whole. Monchoachi shares this vision of the world. The film renders the evolution and sincerity of his poetic process.

Má Sài Gòn offre une représentation plurielle de la jeune génération queer vietnamienne à travers un kaléidoscope de scènes du quotidien. Le film met en avant sans clichés une dichotomie entre le quotidien rempli de doutes, de questionnements, d’espoirs et de joies d’individus appartenant à la communauté LGBTQIA+ et certaines traditions encore bien ancrées. Il va à la rencontre de familles qui se sont choisies et se soutiennent dans les épreuves que leur réserve Saïgon.

VO: Vietnamien / STF

Má Sài Gòn presents a multi-faceted picture of the young queer generation in Vietnam, through a kaleidoscope of everyday scenes. Without stereotyping, the film highlights the dichotomy between some deep-rooted traditions and the doubts, questions, hopes and joys that fill the everyday lives of individuals, who belong to the LGBTQIA+ community. The filmmaker meets families, who have chosen each other and provide mutual support to cope with the trials and tribulations of Saigon.

Narimène, d’origine algérienne, se lance le défi à trente-cinq ans de quitter son métier de professeure pour se consacrer à sa passion, le chant lyrique.  Elle se heurte au milieu très conventionnel de l’opéra, qui lui ferme ses portes malgré un niveau de compétence reconnu. Comment cette France qui l’a formée à la musique, lui a donné l’occasion d’atteindre un tel niveau voudrait-elle lui imposer maintenant de se défaire de son voile et renoncer ainsi à une partie de son identité ?

VO : Français

Narimène is of Algerian descent. At 35, she takes up the challenge of leaving her profession as a teacher to devote herself to her passion for opera singing. She is up against the opera’s very traditional milieu. Despite her renowned skill, its doors are closed in her face. Having given her a musical training and the chance to reach such a high level, how can France now want to force her to get rid of her veil and, thus, give up part of her identity?

Que reste-t-il de l’extraordinaire aventure d’El Sistema, programme d’enseignement musical pour la jeunesse vénézuélienne, initié sous Hugo Chavez et destiné à lutter contre la violence et la pauvreté des favelas ? Durant dix ans, la réalisatrice suit trois jeunes violonistes dont la carrière va se trouver entravée par l’effondrement économique et politique du pays. Portraits sensibles qui montrent le potentiel spirituel de la musique pour affronter un avenir incertain.

VO : Espagnol / STF

What is left of the extraordinary adventure of El Sistema, a musical training programme for young Venezuelans, launched under Hugo Chavez to combat the violence and poverty in the favelas? For ten years, the filmmaker follows three young violinists, whose careers are hampered by the country’s political and economic collapse. These sensitive portraits reveal the spiritual capacities of music in the face of an uncertain future. 

La professeure Cristina Cattaneo dirige le Laboratoire d'anthropologie et d'odontologie médico-légale de l’Université de Milan. Sa mission est de redonner une identité aux corps sans nom et aux restes humains retrouvés chaque année dans la ville et ses alentours. La routine des autopsies alterne désormais avec ce qui est devenu la grande cause de sa vie : son combat pour le « droit à l’identification », en Italie et en Europe, des milliers de personnes mortes dans les migrations méditerranéennes.

VO : Italien, anglais / STF

Professor Cristina Cattaneo is head of the Laboratory of Anthropology and Forensic Dentistry at the University of Milan. Her mission is to give the identity back to the nameless bodies and human remains found in and around the city every year. Routine autopsies alternate with what has become her life’s great cause: her fight for the “right to identification” in Italy and Europe of the thousands of people who have died during Mediterranean migrations.

Face à un immobilisme sociétal actuel, et à l'incompréhension des besoins des personnes handicapées, ce film muet aux arabesques musicales a été conçu et réalisé pour proposer, dans un espace-temps poétique, une « immersion » dans la peau d'une personne handicapée qui souhaite avant tout être libre d’accéder à la baignade… mais comment et avec qui ? Rêve ou réalité ?

VO : Français

Confronted by society’s current inertia and its misunderstanding of disabled people’s needs, this silent film proposes an “immersion” in a poetic space with musical arabesques. It takes us inside the skin of a disabled person, who wishes to be free to go swimming, more than anything … but how and who with? Dream or reality?

Richie, picoleur truculent, raconte le nouvel an 2014 qu’il a passé à l’hôpital Georges Pompidou. Entre problèmes de tuyauterie et autres salaceries scatophiles, il évoque son amour pour sa fille, sa relation à la mort et son désir de descendance.

VO : Français

Richie, a joyful drinker, talks about the 2014 new year's eve he spent at the hospital. Between piping malfunctions and other scatophilic problems, he evokes his love for his daughter, his relationship to death and his desire for descent.

Dans l’intimité d’un sauna sacré d’Estonie, des voix féminines s’élèvent tandis que les corps sont en partie cachés par la vapeur. Les rituels traditionnels de purification se mêlent aux confidences de ces femmes, venues raconter des fragments de vie, la leur ou celle d’autres femmes, laissant entrevoir, à travers la fumée, la condition féminine dans toute sa dureté, sa tendresse, sa poésie et sa vérité. Avec Smoke Sauna Sisterhood, Anna Hints signe un documentaire intimiste et visuellement magnifique.

VO : Estonien, Seto, Võro / STF

In the privacy of a sacred sauna in Estonia, female voices speak out, their bodies partly hidden by the steam. The traditional rituals of purification merge with the women’s confidences, as they talk about fragments of life, of their lives or other women’s lives. Through the smoke, we glimpse the female condition in all its harshness, tenderness, poetry and truth. With Smoke Sauna Sisterhood, Anna Hints signs a documentary that is intimate and visually magnificent.

Respirant la joie de vivre et insouciants, six amis font un aller-retour sur la côte polonaise de la Mer baltique dans une voiture légèrement cabossée. Durant le voyage, leur voiture et leur pays se désintègrent, ce qui ne les empêche pas de continuer. Leur route est jalonnée de souvenirs et d’instantanés du passé.

VO : Français Anglais / STF

Full of exuberance and frivolousness, six friends drive to the Polish Baltic coast and back in a small, dented car. During their trip, their car and their country fall apart. Nevertheless, life goes on. Their journey is interfused with memories and snapshots from the past.

De sa voix rauque et prenante, Brian Ritchie nous transporte dans l’histoire de sa terre, un territoire rural des Appalaches, situé à l’est du Kentucky. Toute une population était venue y travailler au temps de l’exploitation des mines de charbon, une époque prospère pour la région. Mais les mines ont fermé et l’homme a vu ses voisins quitter la montagne. Dans ce paysage déserté, le dernier Hillbilly tente une réadaptation chargée de deuil, de nostalgie mais la vie au fil de l'eau reprend ses droits…

VO : Anglais / STF

With his captivating husky voice, Brian Ritchie takes us on a journey into the history of his land, a rural territory in the Appalachians, east of Kentucky. An entire population moved there to work when the coal mines were being exploited, when times were prosperous for the region. But the mines have closed and the man saw his neighbours leave the mountain. In the deserted landscape, the last hillbilly tries to readjust with nostalgia and grief, but life along the river reclaims its rights…

L'animation toujours surprenante et infiniment ludique, accompagne parfaitement les discussions animées d'un groupe de jeunes femmes, qui font tomber les tabous.

VO : Bengali, Anglais, Hindi, Népalais / STF

The continually surprising and endlessly playful visuals in Subarna Dash and Vidushi Gupta’s animation are the perfect accompaniment to the lively and taboo-busting discussion of a group of young women.

Une fois son bac en poche, Angel choisit de se lancer dans des études de médecine. Antoine, son frère, décide de le filmer. Il retrace ainsi l’itinéraire d’Angel pendant les douze années qui séparent son entrée en fac de médecine de l’obtention du titre de docteur, douze années au cours desquelles le jeune homme livre à son frère ses états d’âme et ses réflexions, souvent riches, sur le métier de médecin.

VO : Français

Once he has his baccalaureate in his pocket, Angel choses to study medicine. His brother, Antoine, decides to film him. Thus, he retraces Angel’s path over 12 years, from when he started medical school to when he qualified as a doctor. Twelve years during which the young man lets his brother share his often insightful thoughts and feelings about the doctor’s profession.

Au cœur du quartier pauvre de Buenos Aires Villa 31, trois voix de femmes unies par l’amour du football font écho à des milliers d’autres, dans ce portrait d’une Argentine militante et féministe. Ce sport se fait le catalyseur des tensions et espoirs qui agitent le pays en vue d’un monde plus égalitaire et inclusif. Un Juego Proprio est un film de passion, d’espoir et de lutte, une conquête de territoires par la détermination, la joie et la sororité.

VO: Espagnol / STF

In the heart of Buenos Aires’ poor district, Villa 31, the voices of three women, united by the love of football, echo thousands of others in this portrait of a militant feminist Argentina. The sport is the catalyst for the tensions and hopes that are stirring the country for a more inclusive egalitarian world. Un Juego Proprio is a film about passion, hope and struggle, and how determination, joy and sisterhood are gaining ground.

Entre toxicomanie, premières découvertes de la sexualité et état de guerre permanent, la cinéaste cherche sa jeunesse perdue en errant dans les rues de Jérusalem.

VO : Français, Hébreu / STF

Between drug addiction, first discoveries of sexuality and a permanent state of war, the filmmaker searches for her lost youth by wandering the streets of Jerusalem.

Piero Usberti déambule dans Gaza à la rencontre de jeunes de son âge, vingt-cinq ans... Il immortalise cette terre d’exil aimée malgré tout, fuie mais tout de même désirée par une jeunesse qui se retrouve au café, sur la plage, espace ouvert pour elle qui aspire à une vie libérée de l’occupation israélienne, mais aussi à la liberté individuelle et politique dans un territoire gouverné par le Hamas. Ce film tourné en 2018 est aujourd’hui une archive inestimable, puisque tout ce qu’on y découvre a depuis été méthodiquement détruit par Israël.

VO : Arabe, Italien / STF 

Piero Usberti, a 25 year old, roams Gaza meeting young people of his age. He captures this land of exile, a place that young people love, shun and desire, despite everything. They meet in cafés, on the beach, places that are open for young people, who aspire to a life free from Israeli occupation, but also to individual and political freedom in a territory under Hamas rule. Shot in 2018, the film has become an invaluable archive because since then, Israel has methodically destroyed everything that the film shows.

Depuis la mort de son père, chef coutumier de la communauté, Wani Doudou, plombier à la mairie de Maripasoula, en Guyane française, ressent un vide existentiel et se met en quête de retrouver les rites et connaissances de celui-ci. Renouer avec les fondamentaux des cultures Bushinenguées - les « personnes noires de la forêt - est un long processus. Après le rituel de la chasse en forêt censé fortifier l’initiation, Wani espère que le peuple Aluku ne perdra pas ses savoirs, mais le chemin qui relie tradition et modernité est semé d’embûches.

VO : Mawina tongo / STF

Since the death of his father, the community’s tribal chief, Wani Doudou feels an existential void. Wani, a plumber for the town council in Maripasoula, French Guiana, sets out to rediscover the rites and knowledge that his father had embodied. Reconnecting with the essentials of the cultures of “the black forest people” is a long process. After the forest hunting ritual, which is meant to strengthen initiation, Wani hopes that the Aluku people’s knowledge will not be lost, but the path linking tradition and modernity is a rocky one.

We will not fade away suit les vies de cinq adolescents, vivant dans la région du Donbass en Ukraine, sous les attaques russes. Alors que les bruits de balles et de bombardements retentissent au loin quotidiennement autour d’eux, une occasion en or se présente : partir en excursion dans la chaîne de l’Himalaya. Cela représente pour chacun une parenthèse idyllique, laissant la place au rêve le temps de quelques jours, dans un contexte cauchemardesque.

VO : Russe, Ukrainien / STF

We will not fade away follows the lives of five teenagers, who live in the Donbass region in Ukraine, under Russian attack. They hear the distant sound of bullets and bombs every day, until a golden opportunity comes up: going on a trip to the Himalayas. It is an idyllic interlude in a nightmarish context, which lets them to dream for a few days.